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Activité physique et infections respiratoires
Dans le premier article de cette série, nous évoquions l’importance de l’activité physique dans la prévention face aux pathologies et au renforcement du système immunitaire. Dans le contexte sanitaire actuel, le COVID-19 occupe les esprits et nous sommes nombreux à s’interroger sur le lien entre l’activité physique et les infections respiratoires. On vous en dit plus sur les différentes théories existantes et comment bien doser cette activité afin d’obtenir l’effet voulu.
La courbe en J
La première théorie est appelée « la courbe en J ». Ce modèle suggère une réduction des risques infectieux respiratoires par la pratique d’un sport de façon modérée. Cet effet bénéfique a une certaine limite. Un exercice trop intense ou au contraire l’absence d’activité́ peut faire basculer le bénéfice en risque : augmentation de l’incidence d’apparition d’URTI chez ses individus. Par ce modèle, la pratique d’une activité n’apporte que des avantages cependant à ce jour, les preuves ne sont pas suffisantes. Par exemple, le lien entre sport et infections respiratoires n’est pas vérifié.
G
raphique représentant la relation entre les risques de survenue des infections des voies respiratoires supérieures et l’exercice, modélisée par la courbe en J. La pointe gauche de cette courbe en J correspond aux sédentaires, la pointe droite du J correspond aux athlètes et la partie basse du J correspond aux sportifs modérés. D’après ce modèle, un athlète modéré a moins de risque d’attraper une infection respiratoire qu’une personne sédentaire qui a elle-même moins de risques qu’un athlète.
La théorie de « l’open window »
La deuxième est appelée « théorie de la fenêtre ouverte ». A la suite d’un effort intense et/ou long, le système immunitaire subit différentes modifications qui le rendent moins efficace contre les agressions et ce, jusqu’à 4 jours après la fin de l’effort. La durée et l’intensité́ de l’exercice font varier cette période de vulnérabilité́ : plus l’exercice est long et intense, plus la période de vulnérabilité́ est prononcée.
Les cellules NK, par exemple, acteurs jouant un rôle important de défense, voient leur concentration et leur activité́ diminuer significativement. Et ce n’est pas la seule composante immunitaire touchée, les autres composantes atteintes sont décrites dans la troisième partie.
Les athlètes de haut niveau sont particulièrement touchés par cette fenêtre ouverte. Leurs entrainements sont très intensifs, avec peu de périodes de récupération. Celles-ci sont pourtant essentielles afin de minimiser les conséquences de la pratique d’activités intensives et répétées. A cela s’ajoute généralement le manque de sommeil, le stress de la compétition, la malnutrition et/ou la perte de poids.
Lors de « cette fenêtre ouverte », le système immunitaire est transitoirement déprimé. Le risque d’infections des voies respiratoires est donc plus important durant cette période. En effet, le sportif est plus sensible aux agents pathogènes de l’environnement.
C’est pourquoi le repos est primordial. Les athlètes au repos pendant au moins 24h récupèrent une fonction immunitaire proche des individus sédentaires.
Graphique illustrant la théorie « open window ». L’exercice intense et prolongé provoque une réponse immunitaire fragile contrairement à un exercice physique modéré dont les changements immunitaires restent légers. 5 heures après le début d’un exercice intense la réponse immunitaire est à -2 (on parle d’immunosuppression et plus d’immunprotection) alors qu’elle est à 0 lors d’un exercice modéré.
En tenant compte de ces deux théories, la tendance qui se dégage est limpide : afin d’optimiser au maximum ses défenses immunitaires, il n’est pas utile et même contreproductif d’avoir une activité physique trop intense. Il convient d’avoir une activité physique pour permettre de se prémunir des pathologies, mais le niveau d’intensité doit être calibré du mieux possible.
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